En temps de guerre, un gardien surveille une prisonnière nouvellement affectée à la laverie. Le lieu se transforme, se métamorphose… se déploie alors l’histoire des multiples prisonniers dans leur hasardeux périple où la prison n’est qu’une étape. Une galerie de personnages rocambolesques se dessine à travers cette micro-société où la hiérarchie ne s’efface jamais.

Haïkus de prison est l’adaptation théâtrale (en théâtre de manipulation, d’ombres et théâtre physique) du texte éponyme de Lutz Bassman (Antoine Volodine). Ce recueil poétique narratif, entièrement fait de haïkus, nous plonge dans l’univers d’une micro société avec ses personnages hauts en couleurs.

La prisonnière crée des personnages avec les vêtements, racontant l’histoire du recueil de haïkus, de ce qui s’est passé et se passe hors des murs de la laverie. Une histoire en parallèle se crée, entre le récit poétique, raconté et manipulé, et ce qui se passe entre la prisonnière et le gardien, en temps réel. Une adaptation d’un texte poétique puissant, un univers fracassant et ingénieux, dans un mélange improbable de poésie, d’humour et d’horreur.

AfficheHaikus12x18generique-« Des images qui rappelle l’État Islamique, les camps de concentrations nazis ou Boko Haram. La chaussette comme emblème de spoliation et de déshabillage, entrainant la perte d’identité des déportés vers les camps de concentration. À l’intérieur des chaussettes, des récits de voyage pour crier la douleur et l’alarme ; comme des bouteilles lancées à la mer que peut-être personne ne lira. Une pièce évocatrice, chargée, ne laissant aucun répit, dure comme seul peut l’être le dernier voyage des bêtes vers l’abattoir : viscérale. »

Tommaso Chimenti, Rencensito

 

Du recueil de poèmes, elle a tiré une pièce de théâtre qui est narrée de très belle façon par Luc Proulx. La scénographie est vraiment superbe. (…) Elle a mélangé de façon incroyable la poésie, le théâtre physique, le théâtre marionnettique, la manipulation d’objets et même le théâtre d’ombres, donc pour les yeux c’est vraiment hyper stimulant. (…) On rend la réalité des prisonniers qui tentent l’évasion de belle façon avec beaucoup de créativité. Vicky Côté et Bruno Paradis interprètent tous les rôles, vraiment c’est de la haute voltige cette prestation d’acteurs.

Catherine Doucet, Radio-Canada

 

L’utilisation des objets est ingénieuse, pertinente et arrive à nous surprendre par son caractère inusité (…) Le jeu des comédiens, quant à lui, est sublime. (…) Malgré toute l’horreur qui se dégage des images fortes qui sont suggérées, nous trouvons le moyen d’être émerveillés par une mise en scène qui nous laisse bouche bée. Notamment en ce qui a attrait à l’utilisation de la lumière, très bien exploitée dans cette production. Ou encore lorsque certaines idées sont si bien pensées qu’elles nous arrachent un sourire en coin, malgré la lourdeur du propos qu’elles dégagent.

Jessica Normandin, CEUQ Radio

 

Texte
Lutz Bassmann

Adaptation, mise en scène, conception d’éclairages
Vicky Côté

Scénographie
Mylène Leboeuf-Gagné

Conception sonore
Nicolas Letarte-Bersianik

Acteurs-manipulateurs
Bruno Paradis, Vicky Côté

Narration
Luc Proulx

 

 



Crédit photo
Patrick Simard, Sophie Châteauvert, Pascal Gaudreault